Les habitants qui occupèrent notre sol bien avant l’ère chrétienne sont appelés Ligures par les auteurs grecs et sont considérés comme le peuple indigène de la Provence et du Comtat.
Les influences des grecs établis à Marseille et des Celtes contribuèrent à modifier le caractère de la population Ligure. Les Celtes ont occupé définitivement la Provence vers le IV° siècle avant notre ère. Deux cents ans plus tard, les Celto-ligures se sont organisés en une confédération puissante. Ils établirent leur “oppida” sur des hauteurs isolées telles que la colline de Péréal.
Vers le milieu du II° siècle av.JC une organisation politique semble naître, les Vulgientes, groupant un certain nombre de points habités autour d’Apt, la ville capitale. Le territoire de St saturnin nous a laissé des vestiges de l’occupation des Vulgientes (épitaphe en caractères grecs à Bardouin et à Péréal et autel à St Pierre d’Agnane).
Après les campagnes de César Apt, située sur la voie Domitienne, bénéficia d’une grande prospérité. Les vestiges les plus nombreux sur St saturnin se trouvent aux environs de Bourgane, Croagnes et aux abords de Péréal., notamment le domaine d’Agnane qui fut le plus important.
À partir de 476 (date de la prise de Marseille et Arles par les Wisigoths) c’est la fin de la domination romaine en Provence et les populations locales commencent à voir disparaître leur tranquillité. Les Burgondes, les Lombards, les Saxons, puis les Sarrasins ruinèrent les monuments de la colonie aptésienne.
Les irruptions des barbares provoquèrent un déplacement du groupement primitif qui se fixa sur la plate-forme voisine, tout près d’un oratoire consacré à saint Saturnin dont le village prendra le nom au X° siècle. Tout se calme au cours de la deuxième moitié de ce siècle. L’agglomération devient castrum, avec castellum et remparts.
Durant le Moyen-âge, plusieurs points en dehors du bourg sont occupés : Agnane, castrum de Péréal et celui de Croagnes. Après la guerre de cent ans lorsque les ravages des bandes armées ne sont plus à craindre, les baux de terres à défricher passés entre seigneurs et sujets provoquèrent la construction de bâtiments isolés ; ces nouvelles fermes se transformèrent ensuite en hameaux. Les Bassacs en 1486, la Tuilière en 1527. Certains noms apparaissent dans les actes ou cadastres de l’époque : les Cordiers en 1607, la Pourraque et la Riane en 1630.
Plusieurs agrandissements de l’agglomération ont abouti à la conformation actuelle.
Au XVII° les habitants commencent à délaisser les hauts quartiers difficiles d’accès et peu adaptés aux nouveaux matériels agricoles.
En 1852 le village apparaît dans la chronique nationale à propos d’un fait divers retentissant : «Le miracle de Saint -Saturnin».
Une jeune femme, Rosette Tamisier, affirme avoir vu perler des gouttes de sang des plaies du Christ, personnage principal d‘un tableau représentant une descente de croix, accroché au-dessus de la chapelle.
La guerre de 14-18, la disparition de la main-d’oeuvre masculine et la mécanisation ont provoqué la désertification de nombreuses fermes de la montagne. Puis la transformation de l’agriculture a confirmé le rôle économique de la plaine, et le maintien des hameaux isolés grâce à un réseau routier important.
Au milieu du XX°, la recherche de plus de confort dans l’habitat a déplacé les habitants vers des lieux mieux exposés (plus au sud-ouest). La commune procéda à la démolition des vieux quartiers insalubres au début des années 60. Les premières villas d’avant-guerre, puis de nombreuses maisons plus modestes (années 50) furent édifiées en périphérie de l’agglomération.
Le commerce se tourne vers l’extérieur et privilégie le lien avec les axes routiers principaux et le village tend à “descendre”: cellules commerciales et services migrent vers le sud.